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Marcel Sandré

vendredi 26 juin 2009, par Stéphane

Marcel Sandré : histoire d’un Villiersois du 20ème siècle

Qui ne connaît pas le nom de Marcel Sandré à Villiers-sur-Loir ? Pourtant, peu de gens connaissent vraiment ce Villiersois d’adoption qui a traversé presque un siècle de la vie de la commune à la fois en tant que témoin d’une époque mais aussi comme acteur du village. On vous dira qu’il était toujours disponible et serviable pour dépanner les gens mais parfois rouspéteur (dixit Guy, son fils).

Pour en savoir plus, laissons la parole à Marcel Sandré se présentant dans le livre comptable qui lui servait de cahier de notes et sur lequel il racontait l’histoire de sa famille. « C’est par un matin du 22 septembre 1912 que j’ai vu le jour au numéro 31 de la rue de la Vendée à Tours. J’étais le résultat d’une union d’Hugues Julien Sandré et de Marguerite Jeanne Vacher son épouse ». Lui-même se pose la question : « comment se fait-il qu’étant né à Tours et y habitant jusqu’à l’age de 9 ans, je me sois retrouvé par la suite à Villiers ? » Fils de cheminot, il aurait logiquement dû entrer dans les chemins de fer. Mais les dures grèves de 1920 ont amené son père à quitter le milieu du rail pour celui de la maréchalerie. Le hasard d’un fonds de maréchal ferrand à vendre à Villiers conduisit la famille Sandré à s’installer dans le Vendômois. Le choix de Villiers s’est fait au détriment d’Amboise car l’atelier d’Indre et Loir était en pleine ville, à proximité d’un bistrot, ce qui n’enchantait pas sa mère. Le déménagement s’est fait par fourgon tiré par 2 chevaux et a donc duré 2 jours entre Tours et Villiers. La famille logeait dans la maison du docteur Silly, « un bon médecin de campagne qui souvent ne faisait pas payer les miséreux » rapporte-il. Le petit Marcel a découvert l’école de Villiers et son instituteur M. Dunou, un homme à l’aspect sévère avec une petite barbiche. Présenté par lui comme un gars de la Ville, il s’est assez bien défendu car « je n’ai pas souvent quitté la place de 1er à l’école ». La vie à Villiers différait de Tours, c’était la campagne, il n’y avait pas d’eau courante mais un puits artésien et l’électricité, tout juste arrivée dans la commune, mais pas encore installée dans la maison.

Le soir après l’école, il explique dans son cahier « qu’il tirait le soufflet de la forge et commençait à taper sur l’enclume pour forger des fers à chevaux ». En récompense de son certificat d’études, il se rappelle du dictionnaire offert par Besnard Ferron, député maire de Villiers et surtout du vélo « Peugeot » donné par ses parents. Suite à l’apprentissage dans les milieux du vélo et de la moto, il commence à toucher à la mécanique et à la forge. Certains week-end en famille à Villefranche sur Cher nécessitaient de prendre le train à Villiers avec changement à la gare de Vendôme et enfin à Blois. C’était une vraie expédition. En 1930, la famille déménage pour une maison plus confortable à proximité de la mairie et Marcel rencontre sa future femme et se marie en 1935. Après le régiment, il travaille avec son père à la forge. Puis, il reprend l’activité familiale en la diversifiant vers la mécanique automobile et agricole mais aussi l’électricité et la plomberie/sanitaire. En 1969, il installe le garage au lieu où il se trouve encore aujourd’hui. Il le cédera à la 3ème génération de Sandré, ses fils Jean-Paul et Guy en 1988 pour se consacrer à ses 2 passions le billard et les vielles autos. Il est décédé à 96 ans en novembre 2008 au terme d’une vie bien remplie. Il laisse derrière lui une famille bien ancrée à Villiers. En effet, Guy qui a repris l’ensemble de l’activité au décès de son frère Jean-Paul a dirigé les Pompiers de Villiers pendant plus de 30 ans avant de laisser le poste à son fils Sébastien. Un deuxième petit-fils a présidé le Tennis club de Villiers avant de quitter la région pour d’autres horizons professionnels. La destinée des Sandré est liée pour longtemps à Villiers-sur-Loir.